Zéro artificialisation, maintenant

Le gouvernement veut freiner l’artificialisation des sols (naturels, agricoles ou forestiers) et pour ce faire a mis en place un énième « groupe de travail » pour atteindre les objectifs de zéro artificialisation préconisée fortement par le plan pour la biodiversité commis par Nicolas Hulot le 3 juillet 2018 (déjà un an, pendant ce temps, on bétonne, on bétonne !).

Pour ce faire le groupe de travail dispose de trois rapports récents, dont un émanant de France Stratégie, dont l’objectif est de freiner l’artificialisation d’ici à 2030 !

Cette structure propose 3 scénarios possibles :

  1. Rien n’est fait pour endiguer la perte des terres NAF (Naturelles, Agricoles, Forestières) et ce sont 280 000 ha qui vont disparaître.
  2. Densifier fortement, afin de réduire la consommation à 5 500 ha/an, donc renouveler (restaurer) et densifier (construire en vertical plutôt qu’en horizontal).
  3. scénario complémentaire au précédent, entraînant un durcissement des règles d’urbanisme, permettant de réduire la consommation d’espaces (NAF) à 3 650 ha/an.

L’enjeu est doublement important à un moment où les SCOT viennent en révision, ou les PLUi (Plans Locaux d’Urbanisme Intercommunaux) se mettent en place afin de réglementer l’urbanisme au niveau d’un espace géographique plus important, en annulant des PLU mal fichus et quasiment obsolètes, et en instaurant une réglementation là où ne sévissait que le règlement national d’urbanisme !

Il faut ajouter que cela nécessite la mise en place d’un droit de préemption urbain (DPU) plus étendu et plus sévère, trop peu souvent appliqué, pas seulement par manque de moyens, mais surtout pour ne pas interférer dans les objectifs de spéculation immobilière du particulier au promoteur.

N’oublions pas qu’à l’origine le DPU avait cette mission de régulation spéculative !

Tout ceci est fort bien pensé par ce gouvernement libéral, mais la pratique ne semble pas être son fort, pas plus que celle des élus locaux, qui restent dans « l’effet de manche » et la communication.

Le conseil départemental de la Manche n’a-t-il pas récemment déclaré dans la presse qu’il valait mieux rénover que construire du neuf, afin de réduire la consommation d’espace, bien, mais dans cas, deux suggestions :

  • Insuffler à tous les élus de réduire leur consommation d’espace à zéro tout de suite et maintenant.
  • Stopper la mise en place de la 2X2 voies Granville/Avranches dans l’attente d’une solution alternative, la moins consommatrice d’espace (Si c’est possible).
  • Stopper la mise en place de la route Coutances/Saint-Lô telle que prévue actuellement en recherchant également une solution alternative.


Les élus de Granville Terre et Mer qui se sont lancés dans une consommation extrêmement violente d’espace (NAF) avant la mise en place du PLUi, il est proposé quelques suggestions :

  • Stopper définitivement le projet de la Clémentière sur Granville (34 ha d’espace agricole actif).
  • Stopper définitivement l’extension de la Herberdière (Donville/Longueville)
  • Mettre en place un plan de réhabilitation et de rénovation du bâti habitat et commercial existant sur Granville, digne de ce nom, dans le projet Granville 2030, qui manque sérieusement de réalisme et d’inventivité, mais qui fourmille d’inepties urbanistiques.
  • Stopper définitivement le projet de Zone d’activités au Bas Theil, sur Saint-Planchers.
  • Préempter l’observatoire de Donville, pour aménager un espace voué à la protection et l’étude de la nature et de l’espace.
  • Stopper la mise en vente des lotissements dernièrement autorisés sur le secteur, Granville, Yquelon, St-Pair, Donville (voir les photos du projet de lotissement Pozzo avec des terrains de 77 000 à 390 000 €), Jullouville.
  • Ne délivrer aucun permis de construire ou de lotir dans les zones 1 et 2 AU des PLU de ces communes et des autres de GTM d’ailleurs.
  • Densifier en centres bourgs, plutôt qu’à l’extérieur, même en continuité urbaine (La Lucerne-d’Outremer).
  • Exercer et abuser de votre droit de préemption urbain.
  • Préempter la Horie (Granville) si ce n’est déjà trop tard, avec réduction de prix.
  • Annuler purement et simplement le projet de passerelle sur le Thar à Kairon/St-Pair, diantre laissez la nature (enfin ce qu’il en reste dans ce secteur) tranquille.
  • Fournir un inventaire précis, détaillé et sérieux, de l’ensemble des dents creuses (les vraies) des friches d’habitat, des bâtiments en déshérence, des friches industrielles et artisanales.
  • Interdire d’imperméabiliser les sols des terrains d’habitations.
  • Il faut d’urgence penser, imaginer, rénover, construire en vertical et en centre-ville ou bourg.

Cela a déjà été dit mais la compensation n’existe pas géographiquement parlant.

En gros la planète n’est pas extensible, donc artificialisation zéro tout de suite et maintenant.

Joël Bellenfant

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