Sortie nature à Saint-Patrice-de-Claids

Nous étions 12, l’après midi  du samedi 12 février 2011, à arpenter le sentier d’interprétation de la Lande de Saint-Patrice-de-Claids.

Situé au cœur du bois domanial de Saint-Patrice-de-Claids dans les landes de Lessay, ce sentier permet de découvrir la lande boisée et humide.

L’objectif de cette balade était de découvrir ces milieux et ces habitants. Avec les connaissances de chacun, nous avons pu ainsi observer, entendre, toucher et même sentir quelques uns des occupants de ce bois.

Encore au cœur de l’hiver, l’après midi était plutôt ensoleillée et quelques oiseaux chantaient comme ce troglodyte mignon, entendu sur le parking. Auparavant, le seul mammifère de la sortie, un écureuil a été observé brièvement par quelques personnes.

Sortie à Saint-Patrice-de-Claids

Une partie du groupe lors de cette sortie hivernale. (Photo Philippe Scolan)

Equipés de jumelles, loupes, troubleau, filet fauchoir et filet à papillons nous étions fin prêts pour parcourir le sentier.

C’est Alain Livory qui trouva la première bestiole en fauchant un conifère : Aphidecta obliterata, la coccinelle…des conifères ou coccinelle de l’épicéa, nommée ainsi dans l’Atlas des coccinelles de la Manche (publication Manche-Nature).

Le filet fauchoir permet, comme son nom l’indique, de faucher la végétation pour recueillir les invertébrés de la strate herbacée. Il peut également servir de « parapluie japonais » pour récolter les insectes des branches d’arbres.

Il est encore tôt en saison pour rencontrer une multitude d’insectes et autres invertébrés mais nous avons pu tout de même identifier plusieurs espèces communes comme le cloporte Oniscus asellus qui fait partie, comme nous l’a indiqué Alain, des 5 espèces de cloportes les plus communes de Normandie.

Alors que Roselyne Coulomb, toujours à la recherche de la moindre petite bête à se mettre sous la dent, ou plutôt sous la loupe, un arrêt nous a permis d’identifier les principales espèces végétales des landes.

Ajonc d’Europe dont les fleurs ont une délicieuse odeur de noix de coco, plus vigoureuse et piquante que l’ajonc nain, plus petit et aussi plus localisé.

Au sol, la molinie forme de petits touradons et la callune, de la famille des bruyères accompagnent l’ajonc nain.

La strate arborescente est composée principalement de pins, châtaigniers et chênes (ainsi que des cyprès de Lawson, arbre nous intéressant beaucoup moins !)

Dans cette végétation vivent plusieurs espèces d’oiseaux typiques. Nous les avons surtout entendus… Mésange huppé et roitelet huppé dans les pins, grimpereau des jardins et sitelle torchepot dans les grands arbres et des becs croisés qui ne se sont pas laissés observés.

Certains arbres sont complètement déchiquetés par les pics qui vont y chercher des insectes. Insectes que nous avons d’ailleurs recherchés au pied de ces arbres dénudés.

Ce sont surtout des collemboles que nous avons trouvés. Ce ne sont pas (ou plutôt plus) des insectes. Ils font partis de la classe des Entognatha.

Plus loin, une clairière et une première mare nous permettent d’observer des tritons palmés mâle et femelle. Ce sont les seuls tritons que nous verrons de la sortie malgré la présence dans le secteur de plusieurs autres espèces de tritons comme le triton marbré. Toujours dans les mares, ce sont deux larves de salamandre qui seront observées ainsi que Acilius sulcatus un dytique.

Malgré le caractère acide de ces milieux et de l’eau des mares, nous avons tout de même rencontrés quelques mollusques : Oxychilus alliarius, ou l’oxychilus à odeur d’ail, inévitable dans ce type de milieu, Discus rotundatus, très commun et ubiquiste. Les mollusques aquatiques sont rares dans ces landes mais grâce au troubleau, outil de prospection du monde aquatique, deux Pisidies, ou moule d’eau douce, ont pues être prélevée. L’identification a été réalisée après la sortie et il s’agissait finalement de Pisidium obtusale, une espèce sans doute assez commune qui peut vivre dans des mares et cours d’eau à PH de 4-5. En tout cas, la coquille, pauvre en calcaire était très mince et très différente de celles rencontrées en milieu alcalin ou neutre.

En fouillant dans les feuilles mortes, Rosy a pu surprendre une guêpe (du genre Vespula), endormie et qui se réveillera au printemps. Une très jolie punaise, de la famille des acanthosomatidae a été récoltée également. Les noms scientifiques sont parfois bien compliqués mais il s’agit bien souvent du seul moyen pour nommer un animal ne possédant pas de noms français.

Finalement, nous avons observés assez peu d’espèces comparés à une saison plus propice comme le printemps ou l’été mais ce fut une rencontre riche dans un milieu particulier et d’une grande richesse.

Benoît Lecaplain

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