La guerre des moutons : la fin ?

[le documentaire de Natacha BADOZ et Matteo TIBERGHIEN (La Jolie Prod) et un débat ont été diffusés samedi 24 février 2024 sur la chaîne public Sénat, et sont programmés dans plusieurs cinémas de la côte].

Malgré quelques facilités de réalisation, notamment des mises en scène de conversations téléphoniques quelque peu téléphonées, le documentaire met en évidence la responsabilité des élus locaux qui ont poussé le berger à construire sur le domaine de la loi littoral, et en zone remarquable, en lui promettant un permis de construire a posteriori alors qu’ils savaient que cela était impossible.

L’ex-sénateur BIZET l’avoue en filigrane. Il a utilisé le cas de François CERBONNEY pour tenter d’assouplir la loi Littoral trop contraignante à ses yeux. La rendre plus souple aurait permis d’autres entorses sur les 350km de côtes que compte le département de la Manche.

Lors du débat qui a suivi le film, Arnaud GOSSEMENT (Juriste, ex porte-parole de France Nature Environnement, avocat) et Lucile SCHMID (Présidente de la Fabrique écologique) ont rappelé que cette loi avait pour fonction de protéger l’environnement et la sécurité des populations face à la montée des mers et des océans et des changements climatiques. D’ailleurs, les juges, à chaque échelon des juridictions, sont constants : la bergerie est illégale et ne peut bénéficier d’une quelconque exception.

Le documentaire évoque une application des textes différente que l’on soit d’un côté du Couesnon ou de l’autre en montrant des bergeries proches du rivage en Bretagne. Lucile SCHMID remet les pendules à l’heure. Elle souligne que ces bergeries existaient avant 1986, date de la promulgation de la loi Littoral, et qu’elles étaient donc légales par la force de la loi. Elle a également rappelé qu’elles appartiennent au Conservatoire du littoral qui les a rachetées pour les mettre à disposition des éleveurs ovins.

Nous souhaitons bien évidemment que perdure la présence d’ovins, et seulement d’ovins, sur les herbus car ils jouent un rôle écologique essentiel. En effet, ils permettent de maintenir une biodiversité végétale en limitant la prolifération de chiendent maritime boosté par la pollution en nitrates du Couesnon liée à l’agriculture conventionnelle.

Aussi, nous avons toujours proposé que soit mis à la disposition du berger par les collectivités (que ce soit le conservatoire du Littoral ou les territorialités) un bâtiment en dehors de la zone littoral et de l’espace remarquable mais suffisamment proche des herbus pour permettre la continuité de l’activité et sa transmission lors du départ en retraite de Monsieur CERBONNEY. Nous avons été constants sur cette proposition lors des différentes réunions qui se sont tenues sous l’égide de la préfecture et lors de nos interventions dans les médias. Nous l’avons répété lors des réunions qui se sont tenues au PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural) et à la sous-préfecture d’Avranches ces deux dernières années.

Le 26.02.2024


Pour en savoir plus :

Pour les curieux : le film et le débat sont visibles en ‘replay’ sur le site Public Sénat :

Retrouver l’historique de cette affaire sur notre site :


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