Projet d’extension à 890 animaux
d’un élevage de porcs
Manche-Nature a écrit au Préfet dans le cadre de la consultation publique pour un projet d’extension du GAEC de l’Oiserée à Saint-Planchers.
Monsieur le Préfet,
Le projet d’extension de la porcherie de « L’Oiselière » pose des questions sociales, économiques, environnementales et de bien-être animal :
Sur le plan social et économique
Quel sens donné à cette extension dans un contexte de surproduction ?
Donner à ce GAEC l’autorisation de produire toujours plus contribuera à la concentration de la production et à l’élimination de plus petits producteurs. Dans une période où la lutte contre le chômage est essentielle, cette autorisation irait à contre-courant des objectifs politiques affichés.
Sur le plan environnemental
Située à proximité de la rivière L’Oiselière, l’extension de ce GAEC risque non seulement de renforcer les nuisances dans ce cours d’eau mais contribuera, aussi, par les épandages de lisier à polluer plus encore les nappes phréatiques.
Par ailleurs, la nécessité de ces épandages conduit à détruire le bocage, sa biodiversité, la qualité des paysages et à favoriser des cultures industrielles gourmandes en pesticides.
C’est donc, non seulement, la qualité du cadre de vie des habitants mais aussi leur santé qui est en jeu avec ce type de production.
C’est également la qualité des eaux souterraines et littorales (L’Oiselière se situe à quelques kilomètres de la mer) qui est menacée. Nous connaissons les conséquences de ce type de production agricole en Bretagne. Il est urgent d’en tirer les conséquences et d’éviter de réitérer les mêmes erreurs en Normandie.
Sur le plan du bien être animal
Ce type de production suppose de gérer au mieux l’insémination des jeunes truies. Aussi, subissent-elles des injections d’hormones (gonadotrophines) produites à partir de sang de jument en gestation. Or, cette production se fait dans des conditions de barbarie notoire en Amérique latine. (Cf canard enchaîné du 1er février 2017 et pétitions sur le Net) De telles cruautés sont, bien entendu, proscrites en Europe.
Hormis le fait que les truies vivent dans des conditions carcérales innommables, la situation des juments est pire encore.
Pour des raisons de souffrance animale, nous ne pouvons que nous opposer à ce type de projet.
Dans le cadre de la transition écologique et de la COP 21, nous préconisons :
- une agriculture respectueuse de l’environnement, du cadre de vie et de la santé des habitants,
- une agriculture susceptible de créer des emplois,
- une agriculture respectueuse des conditions de vie animale
Nous soutenons les projets d’agriculture paysanne susceptibles de prendre en compte de manière harmonieuse l’économique, le social et l’environnement.
Pour ces raisons, Manche Nature s’oppose à cette extension qui s’inscrit dans la promotion d’un type d’agriculture qui va à contre- courant des intérêts des êtres vivants, et vous demande de refuser la demande d’enregistrement du GAEC de l’Oiselière.