Ce lundi 10 avril, le rendez-vous était fixé à l’église de Gouville-sur-Mer à 9H. Au programme : les oiseaux au début du printemps. 8h55 : il fait gris, il fait froid, il pleut, c’est vraiment parfait pour une sortie ornitho ! C’est certain, personne ne va venir et nous retournerons bien vite nous mettre à l’abri. Mais à 9h, les participants sont au nombre de sept, Alain (Livory) et Roselyne (Coulomb) les accueillent sur le parking. Chose curieuse et rare à Manche-Nature, il y a deux jeunes gens parmi l’assistance et parmi les cinq autres présents, certains viennent du Granvillais et même de l’Avranchin, levés à l’aube et capuchonnés jusqu’aux yeux. Il n’est pas question de reporter la sortie ! Nous reprenons les voitures et nous dirigeons vers l’entrée du marais de Gouville.
Dès notre arrivée, nous levons une aigrette et deux grands cormorans, voilà, c’est parti. La grande majorité des participants s ‘attendent à voir des oiseaux de leurs yeux, et ils sont toujours un peu désorientés de les découvrir avec les oreilles. Ils n’ont pas l’habitude d’être à l’écoute et, devant la multitude des chants et des cris, ont des difficultés à distinguer les différentes espèces et à les mémoriser. Mais tout le monde fait des efforts.
Il est facile celui là : le pouillot véloce. Écoutez ! Tchif, tchaf, tchif, tchaf… Tonitruant, le chant de la bouscarle de Cetti s’impose à l’oreille de tous les participants. Mais le troglodyte a lui aussi un chant puissant, inversement proportionnel à sa taille. Arrivé peut-être dans la nuit de ses quartiers hivernaux, le pouillot fitis nous joue sa mélodie si douce et decrescendo. Chaque soliste nous fait entendre son couplet et ponctue notre chemin d’arrêts attentifs.
Nous arrivons aux mares de décantation et c’est avec plaisir que nous découvrons le ballet des hirondelles. Eh oui, c’est le printemps ! C’est la rustique qui est en nombre, mais nous surprenons deux hirondelles de fenêtre avec le croupion blanc éclatant, et il y a même une hirondelle de rivage, posée sur un fil électrique. Le hennissement du grèbe castagneux donne le signal du retour.
Sur le chemin, nous croisons notre premier pipit des arbres. Il vient lui aussi certainement d’arriver de contrées lointaines. Il nous fait même un vol nuptial qui se termine sur la cime d’un peuplier, bien en hauteur. Tout le monde l’a vu.
Voilà, cela va se terminer et on a tout de même 29 espèces. Faites un effort s’il vous plaît, qu’on arrive à 30 ! Il suffisait de demander, le coucou est de la partie, un chant lointain mais inconfondable.
On se sépare. Étienne sait désormais reconnaître le chant du pinson des arbres, une autre celui du pouillot véloce et les jeunes ont appris à repérer le chant du troglodyte. Alors, qui vient dimanche prochain ?
Eric Lacolley
Elisabeth Auguste qui, consciencieusement et malgré la pluie, a pris des notes de terrain circonstanciées, a pu dresser la liste des espèces contactées au cours de la sortie matinale dans ce beau marais :
Aigrette garzette Bouscarle de Cetti Buse variable Canard colvert Cisticole des joncs Coucou Faucon crécerelle Fauvette à tête noire Foulque macroule Geai des chênes | Goéland argenté Grand cormoran Grèbe castagneux Grimpereau des jardins Grive musicienne Héron cendré Hirondelle de fenêtre Hirondelle de cheminée Hirondelle de rivage Merle noir | Mésange bleue Mésange charbonnière Pigeon ramier Pinson des arbres Pipit des arbres Pouillot fitis Poule d’eau Pouillot véloce Rougegorge Troglodyte mignon |