Soutien au mouvement « Les soulèvements de la Terre » avril 2023

Pour répondre à la crise climatique et permettre la privatisation de l’eau au profit de quelques-uns, Monsieur DARMANIN a la solution :

Dissoudre le Mouvement des Soulèvements de la Terre et discréditer les écologistes en les traitant d’Écoterroristes !!!


Au moment où le gouvernement menace de dissolution l’une des composantes qui a organisé le grand rassemblement de Sainte-Soline dans les Deux Sèvres ce 25 mars, avec la Confédération paysanne et l’association « Bassines non Merci » entre autres, le bureau de Manche-Nature a décidé de relayer auprès de ses membres et sur son site la vidéo de soutien à cette composante de la lutte environnementale.


SOULÈVE TOI ! 45 personnalités répondent à l’Appel des Soulèvements de la Terre :
https://www.youtube.com/watch?v=yS7GKZaMKAk


Décidément, Monsieur Macron et ses ministres successifs ont une conception du débat sur les enjeux de société bien Jupitérienne. Après avoir réduit à peau de chagrin les propositions de la Convention citoyenne sur le Climat, il déclare ne pas être informé des enjeux liés à la raréfaction de l’eau malgré les alertes répétées des milieux scientifiques depuis des décennies. Son ministre de l’agriculture il y a peu se disait toujours favorable à l’emploi des néonicotinoïdes et son secrétaire d’État à la Mer se prononçait pour continuer l’emploi d’engins de pêche impactants dans les zones Natura 2000.

Le ministre de l’Intérieur, outre la volonté de dissoudre le Mouvement des Soulèvements de la Terre, menace de réduire ou supprimer les subventions de la Ligue des Droits de l’Homme au motif que celle-ci a relaté les exactions policières commises à Sainte-Soline.

Cela devient une habitude de ce pouvoir en place, que ce soit au niveau de l’État, des Régions, des Départements ou des Communautés de communes. Ainsi, et entre autres, FNE Haute-Savoie et FNE Auvergne Rhône-Alpes se sont fait reprocher d’aller trop aux contentieux pour mériter le renouvellement des subventions qui leur étaient octroyées au titre de leurs actions pour l’information et la diffusion des connaissances écologiques.

L’attitude des gouvernants est tout autre lorsqu’il s’agit des agissements de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne administrée par la Coordination Rurale. C’est cette Chambre qui en toute illégalité à fait construire une retenue d’eau de 920 000 m³ à Caussade. La justice est passée et les administrateurs ont été condamnés certes, mais la retenue d’eau au profit de quelques-uns a été maintenue. Le coût est estimé à 3 millions d’euros financé aux deux tiers par des fonds publics.

Nous pourrions rappeler également les saccages répétés des préfectures, des gares, ou des infrastructures sous l’égide de dirigeants de la FNSEA ou des JA (Jeunes Agriculteurs) tout au long de ces dix dernières années, sans conséquences véritables pour les instigateurs. Pour notre part, nous avons été déboutés de notre plainte contre la FDSEA pour un brûlage de pneus et autre immondices en 2015, alors que les photos de presse démontraient si besoin en était la présence des dirigeants de ce syndicat.

Décidément, il s’agit bien d’une volonté politique de maintenir un système agricole qui a concouru et concourt encore au réchauffement climatique, à la raréfaction de la biodiversité, à l’épuisement de nos sols et de nos ressources en eau, un système qui exclut une partie de plus en plus importante du monde agricole.

Crédit photo @NE17

Les méga bassines en sont un exemple. Loin d’être des bassins collinaires qui recueillent l’eau pluviale pour mieux la distribuer, ce sont des ouvrages de stockage de l’eau s’appuyant sur des digues de plus de dix mètres d’eau érigées avec la terre décaissée et alimentés par des pompages dans les nappes phréatiques ou les cours d’eau. Il s’agit bien d’aller chercher l’eau dans ses espaces naturels de stockage au détriment des équilibres écologiques. Pire, l’eau devient stagnante et sous la chaleur estivale, la perte par évaporation est conséquente et ce qui reste se dégrade par eutrophisation. De plus, chaque bassine représente une emprise de 8 à 10 hectares. En Sèvre Niortaise par exemple, 6 % seulement des agriculteurs ou agricultrices seront raccordés.

L’eau est un bien commun qui ne souffre pas de l’accaparement au profit de quelques-uns.

Alain MILLIEN administrateur de Manche-Nature, le 11 avril 2023.

complément d’infos pour la démocratie environnementale :

https://www.actu-environnement.com/ae/news/associations-environnement-action-lutte-projets-fdo-41552.php4

*photo de présentation : bassine de Banthelu dans le Vexin crédit photo @fne-idf

https://fne-idf.fr/manifestation-retour-megabassine-banthelu

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