Le feuilleton de la bergerie
de Genêts
Une histoire qui pose de graves questions
sur le fonctionnement de notre démocratie
La stratégie du harcèlement
De 2001 à 2009, M. Cerbonney cherche à obtenir un passe-droit des élus locaux, mais il se voit refuser quatre permis de construire car aucun ne respecte la loi Littoral. Il est même contraint de détruire une première construction sauvage. L’administration assure sa mission, faisant son travail sérieusement et refusant une construction illégale.
Pendant la même période, lors des réunions qui précédent la mise en place de l’AOP, tous les bergers acceptent, de bonne raison, les contraintes imposées par la loi Littoral. Tous les bergers sauf un, M. Cerbonney ! Ce dernier les refuse et prétend construire une bergerie dans un espace remarquable malgré l’interdiction et sans autorisation. Mais ce qui surprend encore plus ceux qui assistent à ces réunions c’est de voir le sénateur Bizet en personne l’encourager à bafouer la loi ! (La bergerie de Genêts devient un porte-drapeau des élus bien décidés à détricoter la loi Littoral)
Opération « coup de poing » contre l’administration
De 2009 à 2011, les élus locaux font pression sur l’administration.
Nous ne savons pas ce qui s’est dit dans le secret des bureaux préfectoraux pour que l’attitude de l’administration change du tout au tout : après des années de résistance elle accepte la régularisation de la construction illicite. Et l’ancien maire de Genêts se voit contraint d’accorder à M. Cerbonney un permis de construire de complaisance !
Échec de l’opération « Coup de poing »
2011 à 2014, Manche-Nature prend le relai des administrations pour tenter, conformément à ses statuts, de faire appliquer la loi. Le tribunal administratif de Caen, la cour d’appel de Nantes et le Conseil d’État décident, les uns après les autres, l’annulation du permis de complaisance et, de ce fait, demandent le démontage de la bergerie.
Mise en place du gouvernement des émotions
L’entrée en scène de Manche-Nature pose de sérieux problèmes aux élus politiques MM. Bizet, Bas et Huet qui se rendent compte qu’ils n’ont plus qu’un seul moyen d’agir, utiliser l’arme de l’émotionnel !
Faire appel à l’émotionnel est une technique de manipulation bien rodée qui permet par l’intermédiaire des médias de court-circuiter l’analyse rationnelle et donc le sens critique des individus. N’oublions pas que l’utilisation de ce registre permet d’ouvrir l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, comme changer la loi Littoral. Ce que savent fort bien nos élus (y compris le député Sorre) qui manipulent les citoyens dans ce sens. Cela explique ce déchaînement médiatique contre notre association qui n’arrête plus depuis !
Dernières grandes manœuvres
2015, lors d’une réunion, les élus Bas, Bizet, Huet et la maire de Genêts essaient de jouer la carte de l’émotionnel. Manche-Nature résiste aux pressions et décide d’attendre un an et demi avant de réclamer le démontage de la bergerie afin de laisser au berger le temps de trouver une solution. Elle dialogue en ce sens également avec les services de l’État (DDTM et sous préfecture d’Avranches).
Les sénateurs en profitent pour utiliser l’artillerie lourde : ils votent rapidement un amendement modifiant la loi Littoral dans le seul but de régulariser le permis de construire de la bergerie. Un comble ! (Voir l’amendement)
1er juin 2017, le Tribunal de grande instance de Coutances ordonne de démonter la bergerie illégale de Genêts. La Cour d’appel confirmera cette décision le 20 juin 2018.
Souhaitant toujours une exécution permettant un déménagement dans de bonnes conditions, prenant en compte la période d’agnelage, Manche-Nature accepte de laisser le temps nécessaire à la recherche d’un terrain par l’administration. Il lui sera finalement indiqué que les solutions sont toutes refusées par le berger. Au bout de deux ans, Manche-Nature est contrainte de saisir le juge de l’exécution.
Constatant la ferme opposition à exécuter les décisions de justice depuis des années, le juge fixe en janvier dernier un délai pour remettre les lieux en état, assorti d’une astreinte. Un appel a été formé contre cette décision du 12 janvier 2021.
En ce printemps 2021, un vent d’émotions souffle à nouveau sur l’espace médiatique !
Le droit sera-t-il respecté ?
Le billet d’humeur du président
On nous accuse d’être responsables des malheurs de ce pauvre berger alors que les véritables coupables sont des élus locaux : l’ex-sénateur Bizet et le sénateur Bas, la maire de Genêts et l’ancien député d’Avranches, Huet. Pendant des années nous avons été victimes d’une presse assassine qui a fait beaucoup de tort à notre association alors aujourd’hui ça suffit.
Nous haussons le ton !
Ces puissants politiques du département depuis une vingtaine d’années s’associent pour nous obliger à accepter que monsieur Cerbonney ne respecte pas la loi sous le simple prétexte qu’il est membre d’une famille très proche de M. Bizet, sénateur. Pour paraphraser Coluche : “les bergers sont tous égaux devant la loi Littoral, tous sauf un, M. Cerbonney qui est plus égaux que les autres”
Le comportement de ces élus qui ne veulent pas que les citoyens soient égaux devant la loi est intolérable dans une démocratie et nous refuserons toujours de céder à leurs désirs car, si nous sommes des défenseurs de la nature, nous sommes également des citoyens qui entendent respecter et défendre notre démocratie.
Le comble, c’est qu’aujourd’hui encore dans cette lutte, nous retrouvons face à nous une presse assassine complice de ces représentants de notre république qui, poussant le berger à la délinquance, devraient être destitués car ils luttent contre un des principes fondamentaux de notre république : l’Égalité.
Yves Grall
Président de Manche-Nature
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