Ré-ensablement de la plage de St-Jean-le-Thomas

Communiqué de Presse du 13 octobre 2020
concernant le ré-ensablement de la plage
de St-Jean-le-Thomas

Depuis quinze jours, la communauté d’Agglomération MONT SAINT-MICHEL NORMANDIE fait procéder au rechargement en sable de la plage Sud de Saint-Jean le Thomas.

Pas moins de 15 000 m³ de sable pompés au Nord du Bec d’Andaine, au moyen d’une armada de tracteurs avec remorques, ce qui va générer au moins 3 000 aller/retour.

Force est de constater d’ailleurs que pour préserver les routes et les transferts par la plage (qui ont pourtant eu lieu pendant quelques jours) un chemin d’accès qui part de la route du bec d’Andaine vers la plage de Dragey, pour mener à la plage, a été élargi, encaissé avec des tonnes de graviers, la dune a été ébréchée pour le passage des engins, et la descente vers le sable empierrée.

À l’entrée, deux panneaux de stationnement interdit et un panneau de sens interdit, sur l’un d’eux est affiché l’arrêté de la Maire de Genêts interdisant la circulation et le stationnement, plus un panneau d’interdiction aux piétons.

Or cet endroit est en site classé, et aucune autorisation de travaux n’a été demandée à la DREAL.

De plus comme il avait été précisé antérieurement le secteur est en zone littorale protégée par le Conservatoire du Littoral, en zone Natura 2000, sous convention RAMSAR et UNESCO (Mont Saint-Michel et sa baie).

Certes une autorisation d’occupation temporaire du Domaine Public Maritime a été obtenue, une étude environnementale a été réalisée, mais en tout état de cause, aucune dérogation espèces protégées n’a été sollicitée.

La communauté d’agglo n’aurait obtenu qu’une autorisation tacite de travaux de ré-ensablement du Préfet.

Mais la ronde infernale des engins, empruntent la route « côtière » qui va du Bec d’Andaine à St-Jean le Thomas, voie extrêmement étroite, qui pose de sérieux problèmes de sécurité, lorsque l’on croise ces engins, qui n’hésitent pas lorsqu’eux-mêmes se croisent à écraser la berme !

De plus bonjour l’empreinte carbone de ces navettes et les émissions de CO2.

Par ailleurs au printemps nous avions dénoncé la non protections d’espèces protégées tels le gravelot à collier interrompu, ou l’hirondelle de rivages, alors en période de nidification, mais aussi du Grillon Maritime, espèce patrimoniale à protéger

Nous avions aussi insisté sur la destruction partielle de la biodiversité de l’estran, détruisant la laisse de mer essentielle à la stabilité de l’écosystème.

La communauté d’agglo avait été prévenue à l’époque par courrier du 15 avril 2020 ci-joint en copie rappelant notamment :

Les dispositions de l’article L. 411-1 du code de l’environnement interdisent notamment,

la destruction de ces espèces protégées, ainsi que de leurs œufs et leurs nids ou leur enlèvement,

la destruction, l’altération, la dégradation de leurs habitats,

la perturbation intentionnelle de ces espèces protégées,

sauf dérogation préfectorale préalable prévue par l’article L. 411-2 dudit code.

La violation de ces dispositions constitue une infraction prévue et réprimée, selon les cas, par les articles L. 415-3 et R. 415-1 du code de l’environnement.

En conséquence aucune demande de dérogation n’a été effectuée concernant les espèces protégées, ni aucune autorisation de travaux en site classé.

Par ailleurs cela avait été précisé, mais semble-t-il non entendu, ces rechargements en sable sont parfaitement inutiles puisqu’ils repartent avec les grandes marées, même non-tempétueuses.

Mais quid des permis accordés depuis plusieurs années au mépris de l’élévation du trait de côte, mais surtout de ceux délivrés après la tempête Eléanore ?

Le problème est supporté par le contribuable du secteur (coût de l’opération actuelle 150 000 €) alors qu’il y a eu manifestement erreur d’analyse et de réflexion de la part des élus.

D’ailleurs la communauté d’agglo se cache derrière la publication imminente du Plan de Prévention des Risques Littoraux du secteur, mais diantre, que peut-il conseiller d’autre que la relocalisation  et fixer des zones inconstructibles ?

Le plan local d’urbanisme intercommunal à peine approuvé va devoir être modifié en urgence.

Regardons la carte de Cassini où l’on constate que le marais de Claire Douve existait déjà, et ce de St-Jean le Thomas, à Genêts.

En tout état de cause l’association MANCHE NATURE a saisi l’OFB le 30 septembre 2020 en évoquant à nouveau l’irrespect des dispositions de l’article L 411-1 du Code de l’Environnement, et l’aménagement du chemin sans autorisation.

Ceci a permis à Monsieur le sous-préfet d’Avranches de faire stopper les travaux dès le vendredi 9 octobre 2020.

MANCHE NATURE

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