Loi Duplomb : Une menace majeure pour l’eau, la terre et la démocratie – Mobilisons-nous maintenant

Chers membres,
Chers citoyennes et citoyens engagés,

Alors que nous sommes déjà pleinement investis dans la défense de notre environnement local – qu’il s’agisse des eaux de Chausey, du verger préempté par la SAFER, des risques liés à la méthanisation, à l’enfouissement des déchets, ou à l’industrialisation de l’agriculture – un projet de loi national, passé trop discrètement, s’apprête à bouleverser notre capacité d’agir : la proposition de loi Duplomb, prochainement en commission mixte paritaire.Ce texte, porté par les sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville et soutenu activement par les réseaux de la FNSEA, prétend « faciliter le quotidien des agriculteurs ». Mais ce qu’il prépare, c’est une dérégulation brutale, une mise sous tutelle de la santé publique et de l’environnement au profit d’une agro-industrie hors sol.

L’eau : première victime d’une loi au service des pollueurs

La loi Duplomb organise une attaque frontale contre la gestion durable de l’eau, bien commun vital, ressource fragile et menacée.

  • Assouplissement des règles sur les pesticides et les intrants chimiques

Cela signifie davantage de résidus de produits toxiques dans les eaux superficielles et souterraines, davantage de pollution diffuse, notamment par les nitrates, le glyphosate, l’acétamipride et autres molécules dangereuses. Ces polluants ne s’arrêtent pas aux limites d’une parcelle agricole : ils finissent dans nos rivières, nos nappes, notre alimentation, notre mer.

  • Facilitation des retenues d’eau et accaparement des ressources

La loi facilite la création de méga-bassines, au bénéfice de quelques-uns. Elle renforce une logique de prélèvement et de stockage privatisé, sans réflexion sur la recharge naturelle, l’équité territoriale ni le changement climatique. À terme, ce sont les zones humides, les nappes phréatiques et les rivières littorales qui s’assèchent, au détriment de tous les autres usages : alimentation, biodiversité, continuité écologique.

  • Impact sur les eaux littorales – Chausey en première ligne

Les dérives agricoles encouragées par cette loi (plus d’effluents, moins de contrôles, plus d’intrants) finiront dans les eaux côtières, par ruissellement ou infiltration. Les sédiments, les algues, les pathogènes, les résidus médicamenteux issus des élevages intensifs affectent l’écosystème marin, les zones conchylicoles, les herbiers de zostères, les oiseaux littorauxChausey, joyau fragile de notre patrimoine naturel, n’échappera pas à cette pression.

Un verger préempté, un territoire menacé

La préemption d’un verger par la SAFER, dans un contexte où cette loi favorise l’agrandissement des exploitations industrielles, interroge la gouvernance du foncier agricole.
Qui décide de la vocation des terres ? Quel modèle agricole veut-on défendre ? Cette loi accentue la pression foncière sur les petites structures, rend plus difficile l’installation de porteurs de projets agroécologiques, et ouvre la voie à une intensification uniforme du territoire, coupée des dynamiques locales, des circuits courts, et de la transition écologique.

Et demain ? Moins de contrôles, moins de recours, plus de silences imposés

Ce texte affaiblit le rôle de l’Ansesréduit les obligations d’études d’impactécrase la démocratie environnementale. Ce sont les mêmes mécanismes qui rendront plus difficile notre combat contre :

  • les unités de méthanisation polluantes
  • les porcheries industrielles non concertées
  • les détournements routiers destructeurs de haies et de terres agricoles
  • les extensions de centres d’enfouissement sans véritable transparence

Si cette loi passe, ce sera :

  • Moins de surveillance sur les méthaniseurs et les élevages industriels
  • Moins de garde-fous contre les pollutions des sols, de l’eau, de l’air
  • Plus d’obstacles pour empêcher des projets destructeurs de biodiversité
  • Moins de justice pour défendre Chausey, nos haies, nos rivières, nos nappes
  • Plus de pouvoir pour ceux qui préemptent les terres, bétonnent les campagnes, imposent leurs projets sans débat

Appel à la mobilisation et au soutien des députés engagés

Face à cela, nous devons soutenir clairement les députés et groupes parlementaires qui s’opposent à la loi Duplomb. Les députés écologistes, de gauche, et certains humanistes d’autres bancs ont dénoncé cette dérive. Ils ont besoin de notre appui, de notre relais, de notre présence.

Nous appelons nos membres à :
Envoyer des courriers de soutien aux députés qui se battent contre ce texte
Participer aux consultations publiques sur l’eau et les projets locaux
Relayer l’information dans nos réseaux, sur les réseaux sociaux, dans nos cercles militants
Interpeller nos élus locaux pour qu’ils refusent la logique productiviste que cette loi cherche à imposer

Ne laissons pas passer cette loi. Ce que nous ne dénonçons pas aujourd’hui, nous le paierons demain.

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