
Vous trouverez :
. Un article de Ouest France qui fait la part belle aux seuls syndicats agricoles.
. Notre réaction auprès des rédactions locales.
. Notre communiqué pour dire haut et clair que la gestion des espaces ruraux est l’affaire de tous.
Ouest-France
Christophe LECONTE.
Publié le 25/07/2025 à 08h00
Dans la Manche, ce que change la loi Duplomb selon les syndicats agricoles
La loi Duplomb est discutée pour la réintroduction d’un insecticide. D’autres aspects sont abordés, comme le renforcement du rôle du préfet sur l’Office français de la biodiversité (OFB). Nous avons interrogé les trois syndicats agricoles dans la Manche.
Lors de la crise agricole de janvier 2024, le thème des haies était prégnant dans les motifs d’insatisfaction d’agriculteurs de la Manche. L’Office français de la biodiversité (OFB), chargé d’identifier les abattages illégaux, cristallisait cette crispation dans le département le plus bocager de France. En juin 2025, un agriculteur des Pieux a ainsi été condamné à 5 000 € avec sursis pour l’abattage de 2 km de haies.
Le 8 juillet 2025, la loi Duplomb a renforcé l’autorité du préfet sur l’OFB. « Déjà délégué territorial de l’OFB, le rôle du préfet est clarifié dans la détermination du programme de contrôles des inspecteurs de l’environnement », précise le site vie.publique.fr
L’OFB et les haies
« C’est un peu flou, mais j’ai le sentiment d’une perte d’indépendance de l’OFB », s’interroge Nassima Sabir, porte-parole de la Confédération paysanne. En 2024, la Coordination rurale de la Manche avait déposé des cadavres d’animaux devant l’OFB, à Coutances. « Nous n’avons pas de dossier sensible avec l’OFB en ce moment, précise son président Yannick Bodin. Mais cela ne me dérange pas que le préfet soit l’autorité de tutelle de l’OFB, bien au contraire. »
Pour Jean-Michel Hamel (FDSEA), la loi Duplomb est essentiellement « une simplification administrative. Le guichet unique de la haie, mis en place en décembre 2024, allait déjà dans le bon sens. Désormais, le préfet aura la possibilité de modifier les dates d’entretien des haies (N.D.L.R. : interdit entre le 15 mars et le 15 août). Or, la pousse de la végétation et la nidification ne se font pas au même moment partout en France. » Des dérogations avaient été accordées ces dernières années dans la Manche. « Là, ça ira plus vite : une dérogation, c’est compliqué. »
Lors de la crise agricole de janvier 2024, le thème des haies était prégnant dans les motifs d’insatisfaction d’agriculteurs de la Manche. L’Office français de la biodiversité (OFB), chargé d’identifier les abattages illégaux, cristallisait cette crispation dans le département le plus bocager de France. En juin 2025, un agriculteur des Pieux a ainsi été condamné à 5 000 € avec sursis pour l’abattage de 2 km de haies.
Le 8 juillet 2025, la loi Duplomb a renforcé l’autorité du préfet sur l’OFB. « Déjà délégué territorial de l’OFB, le rôle du préfet est clarifié dans la détermination du programme de contrôles des inspecteurs de l’environnement », précise le site vie.publique.fr
Pour Jean-Michel Hamel (FDSEA), la loi Duplomb est essentiellement « une simplification administrative. Le guichet unique de la haie, mis en place en décembre 2024, allait déjà dans le bon sens. Désormais, le préfet aura la possibilité de modifier les dates d’entretien des haies (N.D.L.R. : interdit entre le 15 mars et le 15 août). Or, la pousse de la végétation et la nidification ne se font pas au même moment partout en France. » Des dérogations avaient été accordées ces dernières années dans la Manche. « Là, ça ira plus vite : une dérogation, c’est compliqué. »
Eau et agrandissements
Dans la Manche, l’utilisation de l’acétamipride, l’insecticide qui cristallise le débat national, pourrait concerner la production de pommes. Si la Coordination rurale est favorable à la loi, « la pétition est une bonne chose car nous n’avons pas le droit de ne pas ouvrir le débat, estime toutefois Yannick Bodin. L’enjeu n’est pas un débat gauche – droite, mais bien le revenu des agriculteurs. C’est facile de leur faire la leçon aux agriculteurs quand on touche soi-même un salaire mensuel de 4 000 €. »
La loi Duplomb permettra aussi de classer des stockages d’eau à vocation agricole comme étant d’intérêt général majeur. « Retenir l’eau ne serait pas utopique dans la Manche, un des départements qui compte le plus de bovins, se projette Jean-Michel Hamel (FDSEA). Dans le nord et le sud du département, l’eau vient essentiellement de rivières peu profondes. »
La loi va aussi faciliter des agrandissements, notamment pour les élevages de poulets et pour les porcheries en haussant nettement les seuils à partir desquels il faudra une autorisation. « L’agriculture intensive provoque des nuisances, sur l’eau par exemple, redoute Nassima Sabir (Confédération paysanne). Agrandir les fermes va les rendre intransmissibles, alors que beaucoup d’agriculteurs vont bientôt partir à la retraite. »