Déménagement de la plage d’Anneville-sur-Mer
Nous avons été fort surpris d’apprendre par la presse que des travaux étaient en cours sur la plage de Gouville, des travaux autorisés par la préfecture suite à une simple déclaration de monsieur Beaufils, maire de Gouville-sur-Mer et ancien premier vice-président en charge des infrastructures, donc de la défense contre la mer.
Y a-t-il eu une étude d’impact à l’échelle de la cellule sédimentaire ? A-t-on consulté le public en particulier les habitants d’Anneville qui ont eu la désagréable surprise de voir leur plage transformée en carrière de sable alors que leurs habitations sont déjà menacées par l’érosion ? A-t-on fait une analyse coût–bénéfices pour informer les contribuables ? A-t-on envisagé de déplacer le camping dans une zone hors de portée de la mer ?
Manifestement non ! C’est pourtant ce que demandait le député Alain Cousin dans son rapport paru en novembre 2011 !
Comment peut-on effectuer de tels travaux qui ont un impact très important sur le milieu naturel sans avoir au préalable organisé une enquête publique ? Depuis 10 ans, la gestion du trait de côte est très aléatoire ; les programmes succèdent aux programmes sans réelle efficacité et coûtent très cher aux contribuables que nous sommes … On peut donc dire que pour l’instant, la gestion du trait de côte « c’est du grand n’importe quoi » : les actions sur le littoral de Gouville en sont un parfait exemple…
Pourquoi n’a-t-on pas installé un houlographe avant les travaux ?
Les résultats du programme LiCCo permettent de proposer des mesures de gestion adaptées à l’évolution de ces milieux en tenant compte du contexte économique actuel ; nous disposons ainsi d’informations pertinentes pour engager une communication avec tous les acteurs afin d’engager le débat au niveau local sur les stratégies d’adaptation : Il serait grand temps que les décideurs se penchent sérieusement sur le problème et imitent Les Anglais qui sont en train de mettre en place leur 2e plan de gestion du littoral sur leurs 6 000 km de côtes.
Ils ont déjà identifié :
- les secteurs où l’on maintiendra le trait de côte,
- ceux où l’on organisera le repli stratégique après 50 ans de maintien du trait de côte
- ceux où l’on organisera le repli stratégique dès maintenant, car il n’y aura plus d’intervention active après 50 ans
- et enfin ceux où il n’y aura aucune intervention.
Il est impératif d’utiliser ces outils indispensables aux citoyens et aux élus qui vont avoir à gérer financièrement tous les problèmes provoqués par l’érosion du littoral !
Nous ne sommes plus dans le temps de la réflexion et des multiples études ruineuses qui s’empilent… Le temps est à l’action sous peine de sanction, car la mer n’attend pas, Gouville en est l’illustration.
Yves Grall
En savoir plus
Le rapport Cousin et une analyse de ce rapport.
Le site LiCCo