La grosse ficelle de la diversion et du bouc-émissaire
La manifestation de ce jour à Portbail contre Manche-Nature et autres associations traduit chez ses organisateurs une grossière tentative de diversion pour faire oublier qu’ils sont seuls responsables de l’impasse dans laquelle ils se sont enfoncés. Ils auraient aussi bien pu organiser une « manif » contre le Tribunal, Manche-Nature n’ayant fait qu’exercer son droit de recours, c’est bien le Tribunal, qui a annulé le projet de Thalasso au Domaine des Pins. Ou mieux encore, contre la loi et la démocratie, la revendication centrale étant de pouvoir réaliser une vaste opération immobilière illégale.
N’oublions pas que la contrariété grossière à la loi Littoral était connue de longue date des élus, puisque le préfet avait émis un avis défavorable, pour violation de la loi littoral… dès 2007 !
Avant que les manifestants ne reprennent en cœur des slogans simplistes fondés sur des mensonges, Manche-Nature doit rappeler, qu’ouverte au dialogue comme toujours, elle a reçu, lundi 20 juin, le maire de Portbail et les aménageurs de la SHEMA. Bien que s’étant enfermés en connaissance de cause dans leur projet illégal, nos interlocuteurs n’ont fait aucune proposition de compromis ou d’évolution de leur projet. Se contentant d’affirmer contre l’évidence que ce projet d’urbanisation massif ne portait pas atteinte à des milieux naturels exceptionnels, ils ont immédiatement refermé la porte du dialogue ouverte.
Il est bien sûr plus facile de manipuler l’opinion et de susciter la haine plutôt que de se sentir concerné par la plus importante crise à laquelle l’humanité est confrontée : la crise écologique. Adopter une attitude négationniste sur le climat, la montée du niveau de la mer et l’effondrement de la biodiversité, ou encore opposer la nature à l’homme, voilà la plus grande des irresponsabilités.
L’homme ne survivra pas à la nature, puisqu’il n’en est qu’une des composantes. Les milieux littoraux méprisés par les aménageurs portbaillais sont parmi les plus riches et diversifiés, mais aussi les plus menacés. La priorité pour sauver l’homme n’est pas de couler du béton, mais de sauver la nature. C’est ce que nous expliquait à juste titre, comme bien d’autres, lors du Grenelle de l’environnement -mais c’est une vieille histoire- un certain Jean-François Le Grand.