Cher(e)s adhérent(e)s,
Suite au jugement en appel relatif à l’affaire de la bergerie vous avez pu être témoins, tout comme le bureau de Manche Nature, de l’agressivité de la campagne médiatique orchestrée par les soutiens de Monsieur Cerbonney et les contre-vérités qu’elle véhicule. A cela s’ajoutent les commentaires haineux et parfois menaçants sur les réseaux sociaux. Nous savons bien que tout cela cache à peine la volonté de certains d’ouvrir une brèche dans la loi littoral afin de pouvoir s’y engouffrer ultérieurement. Le bureau de Manche-Nature a choisi de ne pas répondre directement à toutes ces attaques, jugeant que cela serait improductif et ne ferait que remettre de l’huile sur le feu.C’est pourquoi il a été décidé de rédiger une lettre ouverte en l’adressant personnellement et directement à Monsieur Cerbonney. Cette lettre ouverte est l’occasion pour Manche Nature de réaffirmer auprès de Monsieur Cerbonney, mais aussi du public et de ses adhérent(e)s, ce qu’elle défend depuis toujours : le respect de la loi littoral, la protection du littoral et l’intégrité d’un site classé – la baie du Mont‑Saint‑Michel.
Démarche qui vise à abandonner le cadre conflictuel en proposant à Monsieur Cerbonney une solution d’avenir constructive. Cette lettre ouverte est aussi pensée comme un outil à votre disposition, qui pourrait vous aider, vous qui êtes en première ligne, à défendre et argumenter face aux personnes qui s’interrogent et vous interrogent sur la position de Manche Nature dans cette affaire.
Sachez que le bureau de Manche Nature reste à votre écoute et que toutes vos remarques ou suggestions seront toujours les bienvenues.
Lettre ouverte à monsieur Cerbonney
Monsieur Cerbonney,
Soyez assuré, Monsieur, que Manche-Nature défend la présence de moutons dans les prés salés de notre département pour assurer la pérennité de la biodiversité. Par ailleurs, notre association défend, aussi, le maintien des zones classées remarquables. Comme vous le savez le littoral est l’objet de fortes pressions immobilières et agricoles.
Aussi, il est essentiel de protéger ces espaces naturels comme le prévoit non seulement la loi mais aussi, la COP régionale 2024 qui décline des engagements nationaux dans le cadre d’accord inter gouvernementaux pris à la suite de la COP 15 sur la biodiversité à Montréal.
L’an dernier, Christophe Béchu, ex ministre de la transition écologique, déclarait ceci :
« Les crises du climat et de la biodiversité sont étroitement liées. La décarbonation et la
préservation de la biodiversité constituent ensemble le socle de la planification écologique et des COP territoriales dont je suis chargé ». Dans ce contexte, il privilégie « la reconquête de la biodiversité ».
C’est dans cette perspective, que nous vous proposons de reprendre les suggestions qui vous ont été faites le 25 02 2022. en présence des représentants du Conservatoire du littoral, de la DDTTM et de la DREAL, lors d’une réunion présidée par le Sous-Préfet d’Avranches. L’une de ces propositions avait consisté à relocaliser votre bergerie sur un terrain appartenant au Conservatoire du littoral – avec des conditions de travail quasi identiques – en continuité d’urbanisation et permettant une implantation, au-delà de 50 m des habitations, hors espaces remarquables, mais en espaces proches du rivage. Cette bergerie étant, dès lors, facilement transmissible à une nouvelle génération de berger(e) lors de votre départ en retraite. Vous avez répondu vouloir rester là où vous êtes.
Ce projet foncièrement orienté vers l’avenir permettait de préserver le bon état des prés salés, sujet qui vous tient tant à cœur et qui nous tient tant à cœur à nous aussi.
Soutenu par des élus et un lobby qui ne cherchent, à travers votre cas, qu’à remettre en cause la loi Littoral, vous avez épuisé tous les recours juridiques. Aujourd’hui, vous avez huit mois pour trouver une solution. Ne perdez pas de temps et reprenez contact avec les différents partenaires concernés (SAFER, Conservatoire du littoral, PETR …etc) afin de mener à bien la relocalisation de votre bergerie.
Mettre en place une bergerie pérenne, intergénérationnelle serait tout à votre honneur. La réalisation de ce projet vous permettrait de pérenniser l’élevage de moutons de prés salés après votre départ à la retraite et à promouvoir la défense de l’environnement.
Une telle opération pilote pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de bergeries sur la côte des havres et assurer, ainsi, le maintien de l’activité ovine dans notre département.
Nous comptons sur vous pour mener à bien ce projet dans un souci partagé du bien commun.
Veuillez agréer, monsieur, l’expression de nos cordiales salutations
Pour le bureau, la Présidente
Laura Touvet
