Ce samedi 16 avril, c’est une sortie généraliste que nous ont proposé Alain Livory & Roselyne Coulomb.
Nous avions rendez-vous sur la place de la mairie de Montchaton et notre balade s’est faite sur des sentiers autour de la carrière des Roncerets puis à notre retour dans cette carrière qui est maintenant une ENS gérée par le Conservatoire des Espaces Naturels…. Nous avons eu de la chance, les bords des chemins n’avaient pas été fauchés !
Nous sommes dans un paysage bocager sur un terrain calcaire, rare dans la Manche. C’est le calcaire de Montmartin, un calcaire carbonifère que l’on retrouve seulement dans le secteur de La Meauffe, au nord de St-Lô. Autour de nombreuses carrières, dont certaines ont été comblées, des fours à chaux, une flore et une faune calcicole, présente également dans les dunes, plus ou moins calcaires elles aussi. Comme il n’y a pas de culture de maïs, mais uniquement des herbages, la biodiversité est plus riche.
Ci-dessous la liste des espèces contactées au cours de cette sortie ou du moins identifiées sur le terrain (noms français le plus souvent) :
Flore vasculaire
Apiacées : Anthrisque des bois, Œnanthe safranée (une apiacée mortelle, dans les fossés humides), Berce commune, Fenouil, Carotte commune.
Lamiacées : Lamier blanc, Lamier pourpre, Lierre terrestre, Ballote noire (fétide), Brunelle vulgaire (feuilles).
Renonculacées : Renoncule bulbeuse, Clématite vigne-blanche, Ficaire.
Géraniacées : Géranium luisant, Géranium colombin, Géranium découpé, Herbe à Robert.
Rubiacées : Gaillet gratteron, Gaillet croisette, Caille-lait blanc.
Astéracées : Pissenlit, Grande bardane (sèche), Laitue scariole, Crépide à feuilles de pissenlit, Marguerite, Séneçon commun, Pâquerette vivace, Achillée millefeuille, Inule squareuse (feuilles).
Brassicacées : Diplotaxis, Bourse à pasteur, Barbarée, Cardamine hirsute.
Fabacées : Vesce commune ,Vesce cultivée, Luzerne d’Arabie, Luzerne cultivée, Gesse à larges feuilles, Pois vivace.
Autres : Iris fétide, Jacinthe, Arum tacheté, Véronique de Perse, Céraiste aggloméré, Stellaire holostée, Mâche, Ortie dioïque, Rumex, Plantain lancéolé, Grand plantain, Plantain corne-de-cerf, Gui sur pommier, Grande pervenche, Petite pervenche, Orchis bouc (en feuilles), Valériane rouge, Pimprenelle, Carex, Millepertuis (feuilles), Cétérach (fougère), Scolopendre (fougère), Cardère (sec), Orpin acre, Vipérine (feuilles), Consoude,
Bouillon blanc, Euphorbe réveil-matin, Chélidoine, Douce amère, Compagnon rouge, Silène vulgaire.
Arbres et arbustes : Orme champêtre (en fruits– feuilles et fruits avant les feuilles), Cornouiller sanguin, Buddléia, Pommier sauvage, Prunellier, Ajonc d’Europe, Epine vinette Lilas, Aubépine, Eglantier.
Oiseaux
Buse variable, Fauvette à tête noire, Pinson des arbres, Pivert, Merle noir, Coucou, Accenteur mouchet, Mésange à longue queue, Faisan, Rouge-gorge, Corneille noire, Pouillot véloce, Hirondelle rustique, Pie, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Troglodyte mignon, Pigeon ramier.
Invertébrés
Malheureusement de plus en plus rares. Parmi ceux qui ont été nommés sur le terrain, on peut citer :
Quelques lépidoptères : l’ Aurore, le Robert le diable, la Carte géographique (connu dans la Manche depuis seulement quelques décennies), l’Azuré de la Bugrane…
Hyménoptères : bourdons divers, fourmis des genres Lasius et Formica, abeilles solitaires diverses parmi lesquelles des Nomada (abeilles-coucou).
Diptères (les plus abondants) : des syrphes (Rhingia, Eristalis…), des muscidés, des mouches à damier (sarcophagidés), des calliphoridés (calliphores, lucilies…), le scathophage des bouses (S. stercoraria), des bibionides…
Hétéroptères : plusieurs punaises de différents types (phytophage, prédatrice, aquatique…).
Coléoptères divers, un longicorne, une altise…
Le grillon champêtre, chanteur à cette saison.
Le perce-oreille le plus commun.
Une thomise à l’affût, capable de s’adapter à la couleur de ses proies (Misumena vatia).
Et aussi un curieux champignon qui se développe sur les arbres, la Daldinie concentrique, un champignon brun foncé devenant rapidement noir, rond et lisse à l’extérieur mais concentrique à l’intérieur. Outre le fait d’être facilement inflammable, on prête à ce champignon de nombreuses vertus, notamment celle d’éloigner les crampes pour qui en aurait un dans sa poche (les anglais l’appellent aussi « cramp ball »).
La carrière des Roncerets
L’intérêt biologique de ce site fut d’abord signalé autrefois par Manche-Nature (articles dans L’Argiope, sorties naturalistes…). Aujourd’hui c’est un Espace Naturel Sensible géré et entretenu par le Conservatoire fédératif des espaces naturels. Deux dépressions gardent de l’eau pendant plusieurs mois, ce qui permet aux amphibiens de s’y développer, notamment le rare pélodyte ponctué.
Elisabeth AUGUSTE
