Le président de la région Normandie ne recule devant rien, sa dernière lubie étant un projet de scénographie sur le débarquement, façon un peu « Puy du fou » normand.
Sauf que c’était sans compter sur les réactions des historiens, des vétérans et familles de vétérans, de personnalités diverses, régionales et au-delà.
Différents comités se sont mis en place, mais les associations environnementales telles que MANCHE NATURE sont opposées à ce projet, tant par son objet, que surtout par sa consommation d’espace.
Après avoir annoncé plusieurs sites en Basse Normandie, le projet semble se focaliser avec l’appui de la municipalité de Carentan les Marais, sur cette commune au nord Est de l’échangeur de Saint-Hilaire-Petitville, et ce en zone agricole sur une surface de 34 ha.
Ce qui est curieux c’est que d’ores et déjà des élus annoncent que projet ou pas que ces terres seront reclassées en zone industrielle ou touristique, tant dans le SCOT du Cotentin que dans le futur PLUi.
Il serait bon que les élus prennent connaissance du plan pour la biodiversité de 2016, du rappel de 2018 et de l’instruction gouvernementale du 29 juillet 2019 incitant à tendre vers l’artificialisation des sols à ZÉRO.
C’est la défense du bocage qui est en jeu donc de la protection de la biodiversité, en clair du vivant nécessaire à l’équilibre écologique du secteur.
Bien sûr comme le promet le maire de Carentan les Marais des études d’impact seront réalisées, mais aussi le passage du dossier dans les strates des services de l’État en vue d’une éventuelle autorisation avec permis de construire.
Ce parcours est nécessaire d’autant que ni le SCOT ni le PLUi ne seront près sauf à attendre leur mise à l’étude pour y introduire ce grand projet inutile.
Les associations environnementales vont se baser principalement sur la consommation d’espace en l’occurrence ici agricole que sur la nécessaire protection de la biodiversité.
Il n’en demeure pas moins qu’elles peuvent aussi avoir un avis sur l’objet du projet en tant que tel.
Est-il bien nécessaire de réduire l’immense évènement historique qu’a été le débarquement à un parc scénographique ludique. La région est largement pourvu de musées sous l’égide souvent du mémorial de Caen de lieux relatant l’évènement de manière très pédagogique.
Point donc n’est besoin d’un énième parc d’attraction, transformant l’évènement historique en jeu de rôles reconstitutif.
Pour les adeptes il y a déjà suffisamment de jeux vidéos de guerre aussi nauséabonds les uns que les autres.
La priorité est l’économie d’espace, donc la non artificialisation des sols, et la protection de la biodiversité donc du bocage.
Joël Bellenfant