Pointe d’Agon, 25 février : une sortie bien suivie !

La programmation des sorties hivernales est toujours aléatoire en raison de la météo. Mais si la tempête ou les grandes pluies gâchent à coup sûr le plaisir, il n’en est pas de même du froid, même glacial et accompagné de vent d’est, dès lors que le soleil brille généreusement comme c’était le cas ce dimanche après-midi. D’ailleurs les participants étaient relativement nombreux : 12 personnes, c’est presque l’idéal pour capter l’attention de tous et ne pas trop perturber le milieu. C’est la faune qu’il était prévu d’observer. S’il arrive qu’à cette époque volent les premiers papillons réveillés de leur torpeur hivernale à la faveur de températures élevées, nous devions ce dimanche compter surtout sur les oiseaux pour animer notre sortie naturaliste.

Et les oiseaux, qu’on se le dise, il y en a malheureusement de moins en moins ! Les passereaux en particulier semblent avoir beaucoup réduit leurs effectifs depuis quelques années. Malgré tout, nous avons eu le plaisir d’observer dans d’excellentes conditions, à l’abri de la dune, les petites espèces qui fréquentent la laisse de mer, en particulier, côte à côte comme dans un manuel d’ornithologie, le pipit farlouse et le pipit maritime. Les limicoles n’étaient pas très nombreux mais suffisamment pour apprendre à reconnaître quelques espèces banales, le bécasseau variable, le bécasseau sanderling, l’huîtrier-pie, le courlis cendré…

Deux espèces de bécasseaux : sanderling et variable (photo Ph. Scolan)

Nous avons parlé de laridés, de cormorans, et aperçu les magnifiques eiders sur leur banc de sable favori. L’observation la plus remarquable fut celle de 25 canards pilets posés sur la mer : cet anatidé commence à « remonter » à cette époque et dans ce havre la plupart des contacts se situent au mois de février. Quant aux bernaches, cantonnées à cette époque sur les herbus de Regnéville, quelques-unes sont venues se poser à l’embouchure, permettant aux participants de faire la différence entre les deux races, la sombre sibérienne (bernicla) et la claire américaine (hrota), sous-espèce emblématique de ce havre qui est le principal site d’hivernage en Europe continentale.

Revenus au parking, nous avons décidé une promenade sur la dune fixée, au soleil et à l’abri des vents d’amont. Alors que les pinèdes abritent souvent quelques oiseaux, c’est à peine si nous avons pu déceler la présence de quelques roitelets et d’un pouillot véloce. Par ce froid, les invertébrés sont cachés ou engourdis mais tout de même, nous sommes parvenus à débusquer quelques petites bêtes, des collemboles, des iules, des gastéropodes tels que Myosotella myosotis dans la laisse d’estuaire, des coccinelles comme Exochomus quadripustulatus sur les pins (une spécialiste des résineux), la punaise Melanocoryphus albomaculatus (Lygaeidae) sous les écorces, ou encore le superbe frelon d’Europe, une femelle fécondée en diapause hivernale. Pour observer plus de diversité, il faudra patienter encore un bon mois. Rendez-vous donc à la prochaine sortie le 31 mars !

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