Algues vertes : une cure de lifting pour notre agriculture

Le déficit printanier en pluies, a induit sécheresse et étiage sévère. Conjugué à l’ensoleillement et à la hausse des températures, la concentration dans les cours d’eau des effluents d’élevages jusqu’à la mer entraîne comme chaque année la prolifération d’algues vertes dans les estuaires, et leur dépôt sur l’estran vient polluer dangereusement nos plages.

En conséquence, les collectivités locales sont condamnées à ramasser tous les ans les milliers de tonnes d’algues qui s’échouent sur la côte. Le plan  » algues vertes  » consiste à faire payer par le contribuable cette dépollution très coûteuse. Or sans volet préventif, c’est-à-dire sans remise en cause de l’élevage industriel, à commencer par l’élevage porcin, ce plan revient à éponger curativement, un fleuve intarissable de lisier et d’algues vertes en décomposition sur nos plages.

Sans réduction du cheptel et remise en cause du modèle de l’élevage intensif, il n’y a aucune chance de voir la source d’azote et de phosphore issus des élevages industriels se tarir.

Nos propositions :

Il n’est pas opportun de revoir à la hausse les normes d’épandage sur notre département déjà majoritairement en  » zones d’excédent structurel  » (ZES) [1]

Mais au contraire :

  • ne plus autoriser la moindre extension du cheptel ;
  • favoriser la reconversion vers l’élevage sur paille ou en plein air ;
  • favoriser les alternatives de qualité (élevages biologiques, et circuits commerciaux courts ;
  • appliquer strictement la loi (installations classées…), et vérifier sur le terrain la réalité des plans d’épandage.

Il faut modifier en profondeur tout le complexe agro-industriel pour qu’il ne repose plus sur l’importation massive de soja et sur la dégradation de nos ressources naturelles. Le lien au sol, qui consiste à produire sur place l’essentiel des aliments nécessaires au cheptel, met en adéquation effective : population du cheptel, surfaces fourragères et surfaces d’épandages.

C’est donc un passage obligé vers un modèle agricole plus artisanal, plus fournisseur d’emplois, et c’est bien dès maintenant qu’il faut agir.

Entre la qualité de l’eau, de l’air, des plages, et la production industrielle de cochons, Manche-Nature a choisi ;

En protégeant la Nature l’association Manche Nature protège l’Homme.

[1] Les  » zones d’excédent structurel  » (ZES) sont des cantons pour lesquels, compte tenu des animaux d’élevage présents aujourd’hui, les possibilités d’épandages pour une épuration par le sol et les cultures sont dépassées. »

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