Quelques oiseaux de mon jardin
Je ne sais pas si comme moi vous nourrissez les oiseaux de votre jardin ou de votre balcon en hiver, mais si ce n’est pas le cas, sachez que vous passez à côté d’un joli spectacle. Pour preuve, je vous présente en photo quelques-uns des petits passereaux que j’ai pu observer chez moi au nourrissage.
J’habite à la campagne, dans un petit hameau où les champs avec leurs haies font de la résistance aux attaques dont est victime notre bocage. Une bonne moitié de notre terrain est retourné à la friche et se boise naturellement année après année. L’ensemble est refuge LPO.
J’ai placé la mangeoire bien en vue depuis les fenêtres de la cuisine et suffisamment près d’un appentis où je peux m’installer discrètement pour faire le portrait des visiteurs.
La mangeoire elle-même n’ayant rien d’esthétique, c’est au moment où ils font une étape sur les branchages que je mets à leur disposition que je peux réaliser les plus jolies photos. Cela me permet de composer avec la lumière et les différents fonds naturels du jardin.
Pour visualiser au mieux les photos, je vous conseille de passer en plein écran à l’aide la touche « F11 » de votre clavier, puis de cliquer sur chaque photo pour l’agrandir.
L’oiseau le plus régulier cet hiver est certainement la mésange bleue. Elles sont souvent quatre ou cinq à venir chercher les graines de tournesol ou s’accrocher aux boules de graisse.
La mésange charbonnière est un peu plus méfiante, mais n’est jamais très loin. Quant à la mésange nonnette, une ou deux fréquentent épisodiquement la mangeoire. Les allers-retours sont très rapides et elles partent souvent à distance avec la graine qu’elles viennent de chaparder.
Des moineaux, dix à quinze individus, sont des habitués autour de la maison. Ils viennent régulièrement se nourrir à la mangeoire et glaner tout ce qui tombe autour. Épisodiquement ils sont accompagnés de verdiers, un petit groupe variant de cinq à dix. Ces derniers ne laissent pas facilement leur place et ont même parfois du mal à s’accepter entre-eux.
Les pinsons des arbres, plus sociables, sont souvent au sol sous la mangeoire à rechercher les petites graines qui tombent de là-haut à cause des chamailleries des verdiers.
Remarquables par leur plumage contrasté, leurs barres alaires jaunes et leur face rouge, les chardonnerets ne passent pas inaperçus. Ils ne sont pas souvent présents et c’est par petits groupes de cinq à dix qu’ils arrivent. Ils ne restent que rarement plus d’une heure sur le site. Il y a certainement d’autres « restaurants » plus loin…
Le rougegorge, rarement deux, n’est pas très partageur. Je l’ai observé à plusieurs reprises chasser les oiseaux qui s’approchent de la mangeoire. S’ils arrivent à plusieurs comme le font les oiseaux grégaires, moineaux ou verdiers, le rougegorge n’intervient pas, mais il monte la garde et si un individu arrive seul, il se retrouve souvent chassé sans ménagement !
Avec l’épisode très froid de la fin février, nous avons pu observer des visiteurs d’hiver moins connus comme les tarins des aulnes. Petits passereaux agiles, ils sont aussi habiles que les mésanges sur les boules de graisses mais vont facilement au sol pour chercher les débris qui tombent.
Toutes ces allées et venues peuvent attirer les prédateurs, le chat en particulier. Aussi il est important de placer la mangeoire en hauteur, à proximité de buissons ou d’arbres où ces petits passereaux pourront trouver refuge. J’ai pu assister à une attaque d’épervier juvénile à la mi-février. Les moineaux présents ont eu juste le temps de se réfugier dans le buisson dense de la spirée. Le petit rapace a bien essayé d’en capturer en se posant sur le sommet, mais les moineaux sont restés prudemment à couvert. Après avoir guetté, posé sur la table de jardin, l’épervier s’en est allé…
Philippe Scolan